170 pages, 18 €
« La poésie a pour devoir de faire du langage d’une nation quelques applications parfaites » disait Paul Valéry, dans le temps même où il rappelait que les civilisations sont mortelles – et où mourait la nôtre, dont il était parfaitement représentatif. Sa vision était plus large encore, quasi visionnaire : « Je vois passer « l’homme moderne » avec une idée de lui-même et du monde qui n’est plus une idée déterminée. Il ne peut pas ne pas en porter plusieurs ; ne pourrait presque vivre sans cette multiplicité contradictoire de visions ; il lui est impossible d’être l’homme d’un seul point de vue, d’appartenir réellement à une seule langue, à une seule nation, à une seule confession, une seule physique, etc. »
L’époque à laquelle écrivait Montaigne était marquée par les ligues, les guerres de religions, la peste : son style même est une quête de vérité, aussi « ondoyante » que l’homme même. Celui de Valéry, incisif comme un oiseau qui fend l’azur, tient le registre de l’intelligence qui survit aux civilisations…
Nous n’écrivons pas dans le regret : nous écrivons après.
Nous écrivons pour une nation posthume qui se souviendra de nous en une autre langue qu’on appellera français faute de mieux.
La langue : la seule responsabilité politique que je me sente.
Déjà publié chez le même éditeur : Israël depuis Beaufort, coll. « Israël et la France ».
« Ce n’est que dans la langue maternelle qu’on peut dire la vérité. Dans une langue étrangère, le poète meurt… »
Paul Celan
« La patrie n’est pas une convention territoriale. C’est l’immutabilité de la mémoire et du sang. »
Marina Tsvetaena
« Richard Millet est, je le crois, un très grand écrivain, un missionnaire de la syntaxe, qui dans une quête quasi sacrée, s’attache à ne pas abandonner la langue française, laquelle survit ainsi encore dans ses livres. »
Guillaume Sergent, Causeur
« Français langue morte : le titre doit laisser aussi entendre que c’est le Français, le citoyen, aussi, qui est mort. »
Richard Millet, Journal, t. V