Le Chrétien et l’Histoire

par Theodor Haecker , Olivier Véron

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160 pages, 20 €


Au début des années trente à Munich, Haecker a déjà fait connaître les principes de son antinazisme :« L’homme ne devient homme que par le “croisement” du Juif et du Grec ». Quand paraît Le chrétien et l’histoire, il est surveillé par les nazis et bientôt interdit de parole. Il ne connaît pas encore Sophie Scholl, mais il ouvre la voie pour que dans ce pays une Antigone allemande se sentant l’âme d’une jeune fille juive ose un jour se mesurer à la radicalité des événements. Bien loin de faire une apologie de la faiblesse et de l’innocence en politique, Theodor Haecker s’attache « dans les époques perverses, maintenant donc » à restituer au contraire toutes les vertus du pouvoir. Prétendre que le pouvoir est mauvais en soi n’est qu’une hérésie. Le pouvoir découle de l’être. « Dieu est le Seigneur de l’histoire » et « sa révélation n’est pas seulement dans l’histoire, elle est elle-même histoire, elle est L’histoire ». Rome a persécuté les chrétiens à cause d’un comportement considéré comme politique. « “Mon royaume n’est pas de ce monde” est une déclaration politique » ; Pilate fait partie du credo.
Le lendemain de la défaite de Stalingrad, les étudiants de la Rose blanche ont une dernière rencontre avec Theodor Haecker. Sophie Scholl écrit : « Jamais personne ne m’a à ce point persuadée par un visage ». Quinze jours après, ayant jeté des centaines de tracts de la Rose blanche du haut de l’escalier de l’université de Munich en hommage à la carcasse gelée des morts de Stalingrad, Sophie Scholl est arrêtée, jugée et exécutée avec ses compagnons.
« Voyez, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. »

Le Chrétien et l’Histoire, de Theodor Haecker, texte traduit de l’allemand par Jacqueline (†) et Cécile Rastoin, présenté par Olivier Véron.


« Un de ces livres denses qui frappent l’esprit et marquent l’âme. »

Falk van Gaver
La Nef

 

« Magnifique méditation d’un maître. »

Rémi Soulié
Le Figaro magazine