Péguy de combat
par Rémi Soulié , Michaël Bar-Zvi
112 pages, 12 €
On a rangé Péguy avec les supposées vieilleries de « la France moisie », et parmi les tenants de l’idéologie prétendue « française ». On ne voulait plus s’accommoder des dissidences de ce « mécontemporain », de ses accents de « nationalisme mal venu ». Un vrai lecteur comme George Steiner osa pourtant révéler la force de son attachement à ce paysan bergsonien qui avait une idée de la « politique » assez élevée pour souffrir à ce point de la voir dévoyée… Péguy fut évidemment plus à sa place comme inspirateur de la vraie résistance qu’au programme de Vichy, et nous savons que c’est ce catholique privé des sacrements qui donne aujourd’hui aux Français leur dernière chance d’échapper au bourgeoisisme homicide et à la paillardise désespérée : désormais le spirituel est charnel une bonne fois, et jusqu’au bout des ongles, et c’est le mystère même de l’Incarnation qui nous poursuit sans faiblir depuis notre jeunesse, entraîné par ce fantassin têtu et enfantin.
Soulié n’a donc pas besoin de le caricaturer ni de le falsifier : sa cohérence profonde est toujours aussi dérangeante car elle passe par la (re)découverte du lien absolument radical (et salvateur) avec Israël – sa terre, son peuple, sa « mystique » – et c’est cela qui fait de lui le maître qu’il faut à notre temps.
(Avec une préface de Michaël Bar-Zvi)
« Un auteur qui ne débite pas de l’eau tiède… qui n’est pas du genre à se prosterner devant la religion du progrès… son livre est profond et magnifique… »
Jean-Yves Camus
Actualité juive
« Un livre fiévreux. »
Paul-François Paoli
Le Figaro littéraire
« L’auteur, de sa plume flamboyante, semble donner dans la rhétorique anti-moderne, – comme si nous pouvions échapper à la modernité, comme si Péguy lui-même, parce qu’il voulut renouer avec une tradition, n’était pas d’abord parti d’une position de rupture… Dieu merci ! l’ouvrage de Soulié dément vite cette posture apparente et ouvre sur Péguy une perspective neuve, celle de l’influence décisive d’Israël. »
Fabrice Hadjadj
Art Press