Candide antérot
Voltaire commenté à partir des vingt-six « images à Candide » de Paul Klee
par Candide antérot , Candide antérot
224 pages, 22 €
Le prestige international de Voltaire n’est pas à démontrer. Scolarité, mondanités, politique… platitudes : rares sont les analyses capables de décrire à la fois le génie et les tares du héros des Lumières. « Voltaire était intolérant comme un inquisiteur », disait William Blake. Pourtant c’est toujours à son école que l’on forme la jeunesse de ce siècle : c’est donc un véritable appel que Ghislain Chaufour lance au monde de l’éducation, en même temps qu’il lui tend un outil.
Ce livre entend montrer que Candide est un pamphlet contre l’amour, un conte anti-érotique (d’où le titre Candide antérot) ; et en même temps une description très ironique de la bêtise et muflerie du citoyen européen : Candide, qui se regarde comme l’innocence même, est un parfait crétin, un meurtrier et un goujat. Cette interprétation tout à fait nouvelle suit de très près le texte de Voltaire, et d’autres écrits moins lus ; elle se fonde sur les merveilleuses illustrations à la plume de Paul Klee. On y aperçoit les visages de Voltaire trop souvent occultés : l’intolérant, le furieux antisémite, le raciste enthousiaste, le haineux, le partisan de l’esclavage des Africains…
Cependant, « Répondant à son admiration pour le conte, Klee donne aux idées de Voltaire une compagnie sensible, toute bruissante de la voix de Voltaire, une compréhension active et un commentaire expressionniste, enfin une musique appropriée à son livret. » C’est aussi la manière dont Chaufour exécute sa propre partition, où chacun reconnaîtra cette « sensibilité à la misère des hommes », dont « provient la puissance du conte de Candide, sa vérité et donc sa beauté. »
Le livre comporte les vingt-six dessins de Paul Klee pour Candide et quatre de ses étranges gravures. Il se compose d’abord d’une « Situation de Paul Klee » où G. Chaufour explique comment « désireux de figurer directement la beauté », Klee s’est résigné à « la servir en dessinant ses ennemis ». Puis nous passons à l’« Étude des Images à Candide »…
Né en 1950, collaborateur de la nrf pendant une dizaine d’années (1980-1990, critique littéraire et philosophie) Ghislain Chaufour a publié aux éditions « Le temps qu’il fait » un livre sur Ponge, Cinq pièces faciles pour un Francis Ponge, et prépare la publication d’un Traité d’harmonie littéraire.
Il a traduit Ezra Pound (Gallimard), I. Stone (Odile Jacob), Oliver Sacks (Seuil), R. L. Rubenstein (Les provinciales) et a édité Divers Jeux rustiques de Joachim du Bellay dans la collection Poésie/Gallimard, les Psaumes pénitentiels de David et La chanson de Roland (Éditions de La Différence). Il collabore à présent à La Revue littéraire.
Ghislain Chaufour a également publié :
Paris-Jérusalem, un itinéraire spirituel, entretiens avec Augustin Czartorisky
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« On ne voit, dans toutes les annales du peuple hébreu, aucune action généreuse. Ils ne connaissent ni l’hospitalité, ni la libéralité, ni la clémence. Leur souverain bonheur est d’exercer l’usure avec les étrangers (…) Leur gloire est de mettre à feu et à sang les petits villages dont ils peuvent s’emparer. Ils égorgent les vieillards et les enfants (…) ils ne savent jamais pardonner quand ils sont vainqueurs ; ils sont les ennemis du genre humain. Nulle politesse, nulle science, nul art perfectionné dans aucun temps chez cette nation atroce. Mais, dès le second siècle de l’hégire, les Arabes deviennent les précepteurs de l’Europe dans les sciences et dans les arts, malgré leur foi qui semble l’ennemie des arts. »
Voltaire
« Voltaire était intolérant comme un inquisiteur. »
William Blake
« Une très rigoureuse introduction (à) l’art de Paul Klee… le « tremblé » d’une détermination amoureuse… »
Fabrice Hadjadj Art press