160 pages, 15 €
Les mots de consécration de la coupe, « Ceci est mon sang », la mort en tant que sacrifice et don de soi, n’effacent pas mais rappellent et engagent très explicitement l’appartenance au peuple juif de celui qui les prononce, la conclusion de l’Alliance au Sinaï : « Dieu s’engage dans une parenté de sang », écrit le cardinal Joseph Ratzinger. Le sacrement de « la nouvelle Alliance en mon sang versé pour vous », « le sang de l’Alliance pour la multitude » ne généralise pas indistinctement la puissance rédemptrice du sacrifice divin mais rappelle l’événement du sang, la naissance et la circoncision le huitième jour, réitère l’Alliance avec Israël et l’approfondit radicalement.
La nation juive est la nation du sacerdoce et Israël est le peuple-prêtre, le seul peuple au monde qui assure le culte du vrai Dieu : comment s’en détacher ? Sans la vie de ce peuple l’Église n’est rien.
Constituer une Alliance signifie à la fois contracter un lien de sang avec un étranger et entrer dans une communauté de droit avec lui en l’associant dans son propre lignage, rappelle Ratzinger, en l’occurrence la descendance d’Abraham, Isaac et Jacob et la maison de David. « La parenté fictive du sang qui est créée de la sorte fait des participants des frères du même sang. » C’est de cette manière que le Dieu d’Israël s’est lié irrévocablement à son peuple, exactement comme s’il avait lui-même son propre sang à mettre en gage.
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