Philippe Maxence, L’Homme nouveau : « La Règle qui soutint l’Europe depuis ses fondations. »

 

« Retenez bien ce nom (…) La pièce de théâtre de Fabrice Hadjadj, À quoi sert de gagner le monde, vient d’avoir à Paris un grand succès qui révèle l’homme et son talent. S’il continue dans ce sillon, creusé par sa foi et sa méditation, nulle doute que Fabrice Hadjadj, par ailleurs professeur de philosophie, sera l’un des grands écrivains catholiques que nous attendons pour ce siècle.
De sillon, il en est question justement dans ce livre, La Terre chemin du Ciel. Non pas du Sillon condamné par saint Pie X pour n’avoir pas su mettre à sa juste place la démocratie. Fabrice Hadjadj évoque bien, lui, le sillon droit du laboureur qui ensemence la terre parce que Dieu lui a confié afin qu’elle porte du fruit. Et les fruits de la terre ne se trouvent pas seulement ici-bas. Mieux : le plus beau de la récolte se situe au Ciel, dans les champs éternels de Dieu, là même où notre sillon doit nous mener.
En des phrases courtes, nerveuses comme la nervure d’un arbre, Fabrice Hadjadj nous rappelle ces vérités enfouies, cachées, niées : “La terre est ainsi l’annonce et le chemin qui mène à Dieu. Ceux qui ne le voient pas ne sont pas des amis de la terre, quoiqu’en proteste leur matérialisme, mais des complices du vide”. Les mots sont forts, directs et indiquent bien qui est visé. Pourtant, fondamentalement, ce n’est pas dénoncer qui intéresse Fabrice Hadjadj. Il s’agit pour lui, d’abord, de retrouver le sens des choses, du réel total. Tout y est parfait ? Non, bien sûr. Ici ou là, l’auteur cherche d’avance à se dédouaner de rapprochements que certains pourraient faire. On aimerait qu’il n’en ai crainte, quelle que soit sa pensée. Chesterton et Veuillot l’ont bien dit : il n’y a pas de censure de la presse, mais une auto-censure.
Mais qu’importe ! Il faut suivre ce sillon, car il nous conduit vers une intuition fondamentale, d’un réalisme remarquable : la terre est nécessaire pour notre vie spirituelle. Les moines bénédictins le savent depuis des siècles qui ne cessent de vivre au rythme de l’Ora et labora. L’oblat bénédictin Hadjadj a su faire sienne ce résumé de la Règle qui soutint l’Europe depuis ses fondations. Et il vient de jeter en terre, avec ce deuxième livre, une semence qui rendra certainement au centuple. À lire d’urgence. »

Philippe Maxence, L’Homme nouveau.