(…) Une avalanche d’images, de couleurs, de vies, de destins qui, par sa façon rappelle les tableaux de Bombay dans Le dernier soupir du Maure de Salman Rushdie.
Dès la première page, on est projeté au cœur des deux thèmes principaux du livre : l’espoir et l’oppression. L’espoir dans le renouveau du royaume de Jérusalem permet aux Juifs du XIXe siècle de supporter la terrible oppression imposée par les maîtres musulmans. (…)
Ils supportent l’oppression, la misère, la souffrance quotidienne en se réfugiant dans l’espoir, un espoir plus fort que la triste réalité et qui leur rend leur dignité : leur espoir messianique dans un monde meilleur, dans le renouveau de la Jérusalem juive et du royaume juif.
Chateaubriand, qui avait visité Jérusalem en 1806, avait été frappé par ces deux dimensions : la persécution et l’humiliation endurées par les Juifs et, d’autre part, l’espoir que représente pour eux la Ville, un espoir qui les fait vivre et les aide à supporter leur sort : « II faut voir ces légitimes maîtres de la Judée esclaves et étrangers dans leur propre pays ; il faut les voir, attendant, sous toutes les oppressions, un roi qui doit les délivrer. » (…)
L’une des forces de ce livre c’est qu’il nous entraîne dans la vie quotidienne des raïas, leurs espoirs et leurs craintes. (…)