Rémi Lélian, Causeur : « Une langue frénétique débordée par le sentiment mais qui ne s’éloigne jamais de la raison et de l’intelligence. »

« Israël année zéro »

 

« La question de l’existence de l’État d’Israël est à nulle autre semblable et elle est souvent le fruit de débats stériles. Peut-être est-ce parce que cette question a toujours été mal posée et que c’est moins l’actualité qu’il faudrait interroger que la possibilité d’une narration. C’est ce que tente Myriam Sär, avec un roman étonnant, L’an dernier à Jérusalem.
Ce que nous raconte ce livre, c’est ni plus ni moins que la fin de l’État israélien et la menace du retour en exil de sa population. Il le fait à travers le prisme de quelques personnages loin de toute caricature et nous sommes moins dans un roman à thèse que dans son inverse précis : un roman d’idées contre les idéologies, un ouvrage pro-israélien qui refuse la facilité de l’engagement et enfin un pamphlet qui ne défend rien d’autre que cette chair humaine broyée par l’histoire, trop souvent oubliée par les pros et les antisionistes.
Outre une langue frénétique débordée par le sentiment mais qui ne s’éloigne jamais de la raison et de l’intelligence, ce qui impressionne dans cet objet littéraire non identifié, c’est la volonté de croire en la destinée narrative du peuple Juif, en cette capacité à faire de la faiblesse une force, proche de la vertu d’Espérance (…)
L’an dernier à Jérusalem est un livre violent, qui refuse de voir un camp du Bien sans pour autant se rassurer dans l’ambiguïté, un Dies Irae d’encre et de papier (…) »
(article complet sur causeur.fr)

Rémi Lélian, Causeur, 15 octobre 2011