Crafouilli

Légendaire récit

par Crafouilli

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208 pages, 20 €


Après les échauffourées du mariage gay et les défilés monstrueux qui secondèrent les actes de terreur sur le sol français, après la rixe assez violente des gilets jaunes et la chute vertigineuse des services de l’État, l’énorme pagaille qui épouse et épousera la reprise générale de la pandémie, il sera temps de lire ce livre incomparable, ce livre ignoré, délaissé, rabaissé par l’insuccès et peut-être le déshonneur que cela implique :

Crafouilli. Légendaire récit

ce chant immortel (protogaulois), le seul chant en l’honneur de notre peuple qui soit à la mesure de son désastre et rende justice à son irrépressible fierté, apparut il y a exactement vingt ans, et à vrai dire il disparut aussitôt après deux articles mémorables, l’un de Stéphane Giocanti dans l’Action française, l’autre de Nicolas d’Estienne d’Orves dans Le Figaro. Ces articles célébraient la « langue touffue toujours lisible », une « langue grouillante d’archaïsmes », « langue d’orfèvre, décorée d’argot, où l’invention verbale caracole et surprend le lecteur à chaque ligne », avec son « ivresse communicative ». « Ce pourrait être du Rabelais pourtant ce n’en est pas. Ce pourrait être du Guyotat, sauf que l’on y comprend quelque chose. » Cette « singulière métaphore de nos temps présents en manière de fable » retrouvait en effet « la verdeur du génie français, telle que le XVIe siècle l’a inventée ».
Échappée d’une époque antérieure à toutes les catastrophes de l’abjection en vidéo, témoin exact de la disparition absolue de tout ce qui fut, peut-être, la grandeur de notre peuple, cette œuvre, transcendant la honte et la déchéance qui montent inexorablement dans chaque famille et dans chaque cœur comme dans un océan la nausée, indifférente au manque total d’humour du lecteur d’aujourd’hui et au confort bourgeois total et libertaire que celui-ci revendique seul, hors d’atteinte des publicistes nuls, des humoristes nuls, des philosophes nuls, cette œuvre unique ne songeait pas à extirper de nous cette fierté absolument gratuite, intolérable aux autres peuples, atavique et que le monde entier a prise en haine, ni cependant à nous éviter l’actuelle descente aux enfers de l’infamie. Crafouilli c’était dans la défaite, la joie, jubilate, avec elle Rivron Serge, homme du passé imparfait et subjectif, restituait la poésie à l’intérieur du malheur, l’or brillant au milieu de la crasse et des décombres de la langue, il célébrait, avant que ne sombre aussi le français avec ou sans majuscule, le franchouillard en chemise à fleurs et bermuda directement rattaché par l’état civil à ses ancêtres héroïques, dont il ne savait même pas le nom ni l’heure mais dont il était prêt à décliner la gloire, du moment qu’un poëte, c’était le cas, en restituât pour lui l’écho et la ferveur.

Aujourd’hui cette unique chanson moderne de geste, d’amour et de louange, peut encore surgir absolument intacte, car elle a été fixée par écrit, lue et laborieusement relue, imprimée en bonne et due forme et qu’elle reste disponible en stock : miracles successifs de l’édition indépendante permettant de la commander immédiatement en ligne ou en librairie* : elle sera délivrée sans frais en un nombre supportable de jours (directement dans votre boîte-aux-lettres pour les commandes en ligne). Amen.

Olivier Véron
Les provinciales, 14 mai 2020.

 


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« Ce texte est indéniablement fort et inventif. »

Paul Otchakovsky-Laurens

 

« Serge Rivron s’affirme un Rabelais moderne. Avec une langue d’orfèvre, décorée d’argot, où l’invention verbale caracole et surprend le lecteur à chaque ligne, il retrouve la verdeur du génie français, telle que le XVIe siècle l’a inventée.»

Stéphane Giocanti L’Action Française

 

« Ce pourrait être du Rabelais, pourtant ce n’en est pas. Ce pourrait être du Guyotat, sauf que l’on y comprend quelque chose… Adoptant une langue touffue (mais toujours lisible), grouillante d’archaïsmes, Serge Rivron a composé une singulière métaphore de nos temps présents, en manière de fable, où se retrouvent en filigrane les silhouettes de De Gaulle, Pétain, Mitterrand… On peut être rebuté, mais l’ivresse de la langue est souvent communicative.

Nicolas d’Estienne d’Orves Le Figaro