Olivier Véron, Les provinciales : « Qui peut craindre la recherche ? »

Dans « Houellebecq et le spectre du califat » (Le Monde du 8 janvier 2015) Jean Birnbaum reconnaît l’importance de Bat Ye’or non seulement pour donner une assise historique au roman Soumission, mais pour tous ceux qui ont osé mettre en cause les instances politiques dans la gigantesque tentative d’acclimatation de l’islam en Europe, et alors que celle-ci vient de donner un signe de régression sanglant. (…)

La Guerre de six Jours

Bat Ye’or,  fille du Nil, «  une Cassandre, un esprit courageux et clairvoyant  », a consacré sa vie à étudier et à comprendre la condition des Juifs et des chrétiens sous l’Islam, après avoir été expulsée par Nasser de son pays natal, l’Égypte, en même temps qu’une communauté de trois millénaires. Ses livres ont été publiés en anglais, allemand, espagnol, français, hébreu, italien, néerlandais, russe… Elle fut auditionnée par le Congrès américain, et participa à de nombreux colloques internationaux en Europe et en Amérique, où elle a fait connaître les mots « dhimmi  », «  dhimmitude  » et «  Eurabia  ». Depuis une quinzaine d’années elle a concentré sa méthode d’investigation sur l’étude des relations institutionnelles euro-arabes et leurs implications politiques (et religieuses) largement ignorées des médias. En racontant elle-même l’histoire de sa vie (Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia, 2018), elle éclaire celle de notre civilisation aux prises avec le refus de savoir, les défis de l’obscurantisme et la lâcheté. « Et soudain je me sentis fière. Fière d’appartenir à ce peuple d’esclaves qui le premier s’était dressé contre la tyrannie au nom de la liberté et de la dignité de l’homme. Mon œuvre avait été maudite parce qu’elle […]