Valérie Toranian, Revue des deux mondes : « Le “J’accuse” de Bat Ye’or. »

Le legs de Bat Ye’or Ni porteuse de haine, ni illuminée, la spécialiste de la dhimitude témoigne d’un questionnement inquiet. Dirigées par Olivier Véron, les éditions Les provinciales sont à contre-courant de la pensée libérale dominante puisqu’elles se réclament de l’héritage intellectuel de Pierre Boutang et d’un catholicisme « interrogeant les événements à partir des liens historiques de notre pays, de notre civilisation avec Israël et son héritage ». En publiant l’autobiographie de Bat Ye’or (Autobiographie politique : de la découverte du dhimmi à Eurabia. Editions Les provinciales, 2017. 350 p., 24 euros) et en rééditant au même moment l’un de ses principaux ouvrages (Le dhimmi, d’abord publié en 1980), elles ont donné à celle qui est née Gisèle Orebi, au Caire, voici plus de 80 ans, une visibilité médiatique (recension favorable d’Alexis Lacroix dans L’Express, bien plus mitigée de Jean Birnbaum, dans Le Monde) qui témoigne du questionnement inquiet d’un nombre croissant d’Européens sur la nature du modèle sociétal dessiné par les textes de l’islam et sur son adaptabilité aux valeurs occidentales. Je n’ai, dans le passé, pas ménagé Bat Ye’or. À la lecture de son autobiographie comme ensuite en la rencontrant, j’ai vu sa personnalité complexe, blessée et attachante au fond, qui porte encore tout le poids de […]

Gédéon Pastoureau, Dreuz : « Deux livres majeurs de Bat Ye’or… deux joyaux d’intelligence et de littérature… deux avertissements fermes qui nous sont adressés avec vigueur. »

L’histoire d’une vie vaut mieux que tous les discours. À ceux qui s’étaient gaussés de l’invention d’une mythique «  Eurabia  » (Eurabia. L’axe franco-arabe, Jean-Cyrille Godefroy, 2006, et L’Europe et le spectre du califat, Les provinciales, 2010) dénonçant la compromission des États européens avec les régimes islamiques au Maghreb et au Machrek, manquait tout un arrière-plan historique qui aurait permis de dépasser la polémique et l’invective et de débattre en toute connaissance de cause. Il faut rendre hommage à Olivier Véron éditeur des provinciales d’avoir demandé et de publier une autobiographie de l’auteur de ces prétendues élucubrations conspirationnistes, l’Anglo-Italo-Égytienne juive Bat Ye’or (Fille du Nil), pseudonyme de Gisèle Orebi. À l’entendre, au long de ces années, défendre le statut des minorités religieuses ou ethniques, on en oubliait combien le combat de l’intéressée – et de son mari David Littman (1933-2012) auquel elle consacre de magnifiques pages d’un grand amour – ne s’était jamais tant adressé à l’islam ou aux potentats dans les pays musulmans dont elle fut la victime dans l’Égypte nationaliste nassérienne, qu’aux minorités elles-mêmes qu’elles soient juives ou chrétiennes. On sait que la cause des juifs dits orientaux ou sépharades n’a été reconnue en Israël même qu’après de nombreuses années. […]

Nadia Lamm, Tribune juive : « Bat Ye’or étudie un mal qu’il nous appartient de reconnaître avec elle, la maladie de l’islam, pour lui opposer toute notre résistance fraternelle et l’aider à se délivrer. »

Je connais Bat Ye’or depuis des années. Je ne connais pas de femme plus courageuse, plus droite, plus scrupuleuse. Le travail intellectuel qu’elle a mené toute sa vie est considérable. C’est par son travail que la notion de dhimmi, définie de manière délibérément édulcorée dans le monde occidental pendant trop longtemps par les Musulmans pratiquant la da’wa et par de prétendus islamologues, comme renvoyant à la « protection » dont jouiraient Juifs et Chrétiens en terre d’islam, a pu prendre place dans la réflexion sur l’islam et se trouver enfin présentée dans sa sordide réalité : le dhimmi n’est protégée en terre d’islam qu’à la façon dont le proxénète protège les femmes qu’il met sur le trottoir. Le dhimmi doit payer le crime de n’être pas musulman et faire ce que les Musulmans lui disent de faire. Il doit être humilié, rabaissé, utilisé comme un ustensile, éventuellement jeté après usage, et tué. C’est par le travail de Bat Ye’or encore que la notion de dhimmitude, qu’elle a forgée et qui rime avec la notion de servitude, a elle-même pris place et servi à définir le statut du dhimmi en terre d’islam et partout où des Juifs et des Chrétiens menacés […]

Jean-Loup Mordekhaï Msika : « Recette pour ne pas voir. »

Dans « Choisir la France, c’est d’abord la défendre » (Le Figaro du 26 janvier 2018) Ivan Rioufol écrit : « La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, une évidence, a mis en lumière la soumission de l’Union européenne à l’islam conquérant, dans une dhimmitude finement analysée par Bat Ye’or dans ses descriptions de l’Eurabia. “Je crois sincèrement que cette Europe politique est irrécupérable”, écrit-elle dans son autobiographie (1). » (1) Bat Ye’or, « De la découverte du dhimmi à Eurabia », Les provinciales. Quelques semaines après (dans Le Figaro du 8 mars) « s’ouvre le procès de l’Union européenne » : « la victoire en Italie des souverainistes et des antisystème », écrit Ivan Rioufol,  « sanctionne l’obstination de (…) cette machine à déraciner les peuples ». Il rappelle que : « C’est sous l’influence de la Coopération euro-arabe, depuis longtemps dénoncée par l’essayiste Bat Ye’or, que des pays d’Europe se sont pliés aux exigences islamiques. Comme le rappelle Pierre Rehov (FigaroVox), la Suède a pris la tête de cette capitulation : elle voit par exemple une “incitation à la haine” dans l’utilisation du terme “terrorisme islamique”. Le journaliste allemand Michael Stürzenberger a été condamné à six mois de prison et 100 heures de travaux d’intérêt général par le tribunal de […]

Jérôme Ellul, Commentaire : « Un méridien dans les tumultes de l’islamisation ».

• Dans « Houellebecq et le spectre du califat » (Le Monde du 8 janvier 2015) Jean Birnbaum reconnaissait l’importance de Bat Ye’or non seulement pour donner une assise historique au roman Soumission, mais pour tous ceux qui osèrent mettre en cause les instances politiques dans la gigantesque tentative d’acclimatation de l’islam en Europe, et alors que celle-ci venait de donner un signe de régression sanglant. Éditeur du dernier livre de Bat Ye’or, L’Europe et le spectre du califat, les provinciales répondent : • CECI N’EST PAS UN ROMAN DE HOUELLEBECQ par Olivier Véron (lien ^) On n’en restera pas là : • Dans Le Monde du 14/15 février 2018, Jean Birnbaum persiste et signe : tout cela n’est donc rien qu’un roman de Houellebecq… (à suivre)