Yaël Simon, Adama : « Un bel hommage littéraire à un incomparable héritage historique. »

« Dans ce roman à l’écriture maîtrisée, Shakin Nir, enfant caché devenu soldat du Palmakh et kibboutznik accompli, évoque la « lente agonie » du collectivisme à visage humain dont seul Israël avait réussi l’audacieux pari. Jugé anachronique en ces temps d’individualisme triomphant, le kibboutz n’en suscite pas moins nostalgie et tristesse, à l’instar de la disparition tragique de Saül, symbole de ses valeurs pionnières crépusculaire. Non sans rouvrir des plaies mal cicatrisées, les souvenirs de ceux qui l’ont côtoyé révèlent l’aventure heurtée d’un leader né, contrait à défendre sa vie dès sa prime jeunesse. De la clandestinité en France occupée aux désillusions de l’âge mûr, en passant par le déracinement de l’immigration, la rudesse d’un quotidien de paysan-soldat voué à la fructification d’une terre ingrate dans un environnement résolument hostile ou encore les querelles idéologiques stériles de l’âge d’or du socialisme israélien, se dévoile l’amer destin d’un bâtisseur que les épreuves de l’existence ont moins entamé que la détresse silencieuse d’un idéal expirant. Un bel hommage littéraire à un incomparable héritage historique. »

Yaël Simon, Adama (le magazine du KKL) n°62, décembre 2012